Syndicat National des Radios Libres
Financement des radios

30 millions d'euros pour les radios et télévisions locales... et les associatives ?


Jeudi 9 Juillet 2020 - 22:48

Un amendement, présenté par le Gouvernement le 2 juillet dernier, a été voté par le parlement dans le cadre du troisième projet de loi de finances rectificative : trente millions d'euros pour les radios et télévisions locales suite à la crise sanitaire... soit l'équivalent du Fonds de Soutien à l'Expression Radiophonique.


Après un véritable rodéo au Parlement le 19 juin et 7 amendements rejetés, dont un farfelu « crédit d’impôt annonceurs », tous portés par des députés de la majorité, le gouvernement a finalement préféré s'en remettre, dans une certaine sagesse, à une dotation budgétaire significative sans trancher définitivement sur le dispositif d'affectation.
 
Il s'agit d'un soutien exceptionnel pour les radios et les télévisions locales affectées par la crise économique, conséquence de la crise sanitaire.  « Les radios et les télévisions locales dont les revenus, notamment publicitaires, ont été particulièrement affectés par la crise (...) bénéficieront de 30 M€ afin de mettre en place un soutien spécifique à la diffusion hertzienne et numérique. Cette mesure a pour objectif de préserver le pluralisme et de permettre à ces médias de poursuivre leur action en faveur de l’animation des territoires"  précise l'amendement présenté par le Gouvernement.

Un soutien bienvenu

Le Syndicat des radios associatives est attentif à l’ensemble de l'écosystème de la radiodiffusion. Des radios indépendantes commerciales ont joué un rôle important, tout comme les radios associatives, sur les territoires en termes de lien social et d'informations d'urgence. Le SNRL se félicite de ce cette complémentarité, preuve en est que la radio est avant tout au service du public. C'est une conception que nous avons en partage avec beaucoup d'acteurs de la radiodiffusion, publics et privés.
 
Le Syndicat se félicite de cet amendement et de la sagesse de Franck Riester et du Parlement. Si le SNRL était  opposé à un « crédit d’impôt annonceur » (qui s'avère être une véritable escroquerie en Italie), il est en revanche favorable à un crédit d’impôt pour les radios commerciales sur le long terme,  ainsi que pour la suppression de la Contribution Foncière de Entreprises, un impôt profondément injuste qui ruine la compétitivité des petites entreprises et nuit à la création d'emplois.

Un plan d'affectation efficace

Selon nos informations, une partie des trente millions d'euros pourrait être affectée à la diffusion numérique en DAB+. C'est une demande de longue date du syndicat. Nous somme favorables a ce que cette affectation soit très significative et que toutes les radios locales, commerciales et associatives puissent en bénéficier directement.
 
Le syndicat a travaillé sur un plan d'affectation précis, équitable, et contrôlable, qui tient compte de la nature des programmes diffusés. Le SNRL a proposé que la Direction Générale des Médias et des Industries Culturelles (DGMIC) prenne l'initiative d'une concertation avec les organisations professionnelles dans les plus brefs délais.